Si à nos débuts le Made in France semblait être un de ces rêves qu’on aime caresser de façon lointaine, sans trop savoir quand et comment l’atteindre, aujourd’hui, il fait partie intégrante de notre business model. Plus encore, la fabrication française est un de ces atouts qui nous démarque dans le paysage du prêt-à-porter. Au fil des années, la part de production française dans nos collections n’a ainsi eu de cesse de croître : à 15% en 2015, elle est aujourd’hui à 50% sur notre nouvelle co’ !
Aujourd’hui, on vous explique pourquoi et comment nos collections prennent un tournant plus tricolore saison après saison, et en toute transparence, les raisons pour lesquelles nos pièces ne sont pas toutes issues de nos terroirs.
Un petit cocon, jusqu’au bout
Dès les premiers mois de mlle, c’est une évidence : un jour, on sera capable de proposer de belles pièces, jolies, colorées, comme on les aime… imaginées et créées en France ! Quand, et comment ? A l’époque, on ne le sait pas encore. En revanche, on sait ce qui nous guide vers cette production plus locale. En premier lieu, il y a bien sûr cette valeur de proximité, qui nous anime depuis le début, comme le suggère les villes où nous avons choisi de poser portants et valises. Eh oui, Clisson, Ste-Luce-sur-Loire, La Baule, Challans… Chacune de nos boutiques s’épanouie dans une petite ville péri-urbaine, au charme pittoresque, où l’on peut réellement prendre le temps d’échanger, de s’apprivoiser, de créer une relation durable et de confiance avec nos clientes. Un petit cocon à échelle humaine qui colle si bien à notre personnalité. Alors forcément, dans ce petit cocon, on aimerait bien y glisser notre chaîne de production !
Faire notre part
Au-delà de cette volonté très personnelle, qui s’assimile presque à une simple préférence, notre responsabilité, en tant que français, est également au centre de ce dessein. Cette idée que nos projets puissent, par ruissellement, créer ou stabiliser des emplois, dynamiser un secteur qui nous passionne… voilà qui nous met le cœur en joie et nous motive au quotidien.
« Un jour, ma belle aventure permettra de payer le salaire d’une styliste, d’un coupeur, d’une modéliste », se disait-on à nos débuts. Et aujourd’hui, c’est enfin vrai ! Mais ne mettons pas la charrues avant les bœufs, puisque deux autres points sont venus titiller notre envie de rapprocher notre production de l’hexagone.
Une soif de liberté
Comme nous vous l’avions expliqué dans nos billets Nos petits secrets pour des prix justes et Private Labels : shopping confidentiel garanti, nous aimons et cultivons notre liberté. Dans notre façon de structurer notre PME, de travailler avec nos collaborateurs, de recruter, c’est ce sentiment de fluidité et de légèreté que nous recherchons. Et autant vous dire que « commander outre-mer » ne rime pas toujours avec « liberté » !
A titre d’exemple, pour passer une commande en Chine, il faut s’y prendre 6 mois en avance ; oui rien que ça ! Et en même temps, c’est normal. En plus des transports par bateau, souvent longuets, il faut également prendre en compte l’évolution que la Chine, notamment, est en train de vivre.
De plus en plus indépendant, ce pays que nous connaissions comme le plus grand exportateur de textile, commence à tourner sa production vers l’intérieur, à focaliser sa main d’œuvre sur ses propres besoins, son propre territoire – c’est bien logique – avant de considérer les demandes étrangères. Forcément, les délais s’en voient d’autant plus allongés et une question commence à germer de notre côté : comment laisser libre court à son imagination, se laisser inspirer par la vie, par ces petits moments fugaces du quotidien, par la rue, par les réseaux, par Vous… si notre créativité est interrompue dans sa lancée, par des conditions compliquées, une lourdeur logistique ? Comment se laisser porter, si l’intégralité de notre collection Automne-Hiver 2023 doit être pensée et gravée dans le marbre le 2 février au plus tard ?
Vous l’aurez deviné, c’est possible, mais compliqué !
Nos clientes adorées
Enfin, une dernière raison, une raison du cœur, a fini de nous convaincre. Vous. C’est Vous qui avez su nous donner cet élan, cette énergie, pour trouver des solutions et faire de nos collections ce que nous avions toujours voulu. Vous nous avez soutenu·es dans nos choix, vous vous êtes enthousiasmé·es à chaque fois que nous annoncions une nouveauté « bien de chez nous ». Et si cela se traduit parfois par un prix un chouïa plus élevé ? Pour vous, dès le début c’était ok, car vous saviez que ce prix, il était juste.
Et depuis le début de cette crise, depuis l’arrivée du COVID, nous accueillons d’autres clientes dans notre univers, des femmes nouvellement avides de local, de solidarité.
Crise & changements de paradigme
Et ces crises successives, le COVID en tête, n’ont pas seulement conscientiser le grand public à leurs actes de consommation, mais aussi les pros ! D’une façon pragmatique, bien sûr, se rendre compte qu’une fois ostracisés, les frontières fermées, on ne sait plus comment produire et quoi consommer, cela donne un électro-choc. Mais c’est aussi cette solidarité contagieuse qui est née en soutien aux indépendants, qui nous a touchés. Qui a redoublé nos envies d’en faire de même, et ainsi de rapprocher notre production. D’être de plus en plus acteurs et actrices de ce changement, de cette dynamisation de l’économie française. D’être nous aussi, à notre échelle, des figures de proue du savoir-faire local, et de la passion du bien-fait, à prix justes.
Mais… le Made in France, c’est quoi exactement ?
En fait, le label est assez flou. C’est d’ailleurs plus une définition du code des douanes qu’un label. Le code précise « un produit peut être estampillé made in France s’il a subi la dernière transformation substantielle dans l’Hexagone, ce qui peut correspondre à une valeur ajoutée générée sur le territoire français d’au moins 45% ». Cela signifie qu’un modèle confectionné en France à partir de matières premières produites en Asie peut revendiquer le label « made in France ». Tout ça a donc de sens que si un maximum d’étapes sont réalisées en France.
Du #MadeinFrance ? On dit mille fois OUI ! Mais hélas, pas pour tout ! En effet, la France n’est pas (encore) équipée pour tout produire. S’il est aisé pour nos ateliers parisiens d’assembler un vêtement simple, comme une petite robe en viscose ou un tee-shirt en coton, très (très) rares sont ceux qui maîtrisent les pièces complexes comme les jeans ou les parkas. Et lorsque c’est le cas, la facture est alors très salée ! C’est pourquoi pour ces pièces, plutôt que de nous ostraciser « par principe », on se tourne vers d’autres pays, avec chacun leur expertise.
Italie = laine, maille, tissu
Portugal = coton
Inde = tissu, soie
Chine = tout, du plus simple au plus technique !
Turquie = denim
C’est donc, comme toujours, une constante recherche d’équilibre entre notre envie de « local » et notre envie de vous proposer des collections riches et variées. Notre profond désir de participer à la dynamisation de l’économie française et nos besoins.
